Album: Les Fables de Jean de La Fontaine (version intĂ©grale), illustrĂ©es par Jean-NoĂ«l Rochut. On peut les classer selon qu’ils appartiennent au monde animal, humain, vĂ©gĂ©tal ou mythologique. Le « bestiaire » des Fables est

SolĂšne PAIN Les fables de La Fontaine ont-elles uniquement un caractĂšre moralisateur ? La sĂ©ance de tutorat, lors de laquelle on a pu Ă©changer avec d’autres Ă©tudiantes, m’a permis de me poser les bonnes questions pour le mĂ©moire qui sera la poursuite de mon TER. Dans un premier temps, je vais pouvoir revenir sur le titre de mon TER qui Ă©tait “Etudier les fables au cycle 3”. En effet, je ne reprendrai pas ce titre car celui-ci Ă©tait dĂ©jĂ  trop vague et ne reflĂ©tait pas le contenu de mon Ă©crit. En effet, la notion principale que j’abordais Ă©tait principalement la morale. De ce fait, sachant que pour mon mĂ©moire je vais repartir de ce TER, le titre sera ici plus prĂ©cis et plus Ă©voquant sur son contenu. Le terme principal “morale” sera bien Ă©videmment repris. Pour le mĂ©moire, je vais me baser uniquement sur les fables de La Fontaine. La principale question que je vais me poser est de savoir si les fables sont Ă©crites dans l’unique intention de faire passer une morale. Ensuite, je vais analyser quelques situations oĂč la place de la morale est diffĂ©rente. J’ai pour cela sĂ©lectionnĂ© un corpus de fables. Ce choix personnel s’est fait sur plusieurs critĂšres dans un premier temps, j’ai choisi des fables qui peuvent ĂȘtre accessibles Ă  des Ă©lĂšves de cycle 3, et ensuite un choix s’est aussi fait par rapport Ă  la place de la morale dans la fable au dĂ©but, Ă  la fin, ou implicite. De ce fait, la problĂ©matique provisoire pour mon mĂ©moire pourrait ĂȘtre “Est-ce que les morales des fables de La Fontaine sont uniquement lĂ  pour enseigner quelquechose ?” ou “Est-ce que les fables de La Fontaine ont un caractĂšre uniquement moralisateur ?” Au sein de mon mĂ©moire, je vais analyser un point de vue qui est le mien, il s’agira d’une observation personnelle qui pourrait ĂȘtre discutĂ©e. Je pense que cela peut ĂȘtre mis en rapport avec une conception de Benveniste, “une mĂ©thode aux prises avec les difficultĂ©s d’un problĂšme rĂ©el se laisse au moins juger sur les solutions qu’elle propose, tandis qu’à raisonner sur des conclusions acquises, on est sĂ»r de gagner sans risque, et de n’enseigner que le connu”. Pour rĂ©pondre Ă  mes questionnements, j’ai lu et vais poursuivre quelques articles et ouvrages La fable Un mensonge qui dit la vĂ©ritĂ©, Christian BIET, Textes et Documents pour la Classe n°685, 1994 Les Fables de La Fontaine, Pratiques n°91, Septembre 1996 L’enfant et les fables, Michel Fabre, PUF, pĂ©dagogie d’aujourd’hui, Paris, 1989 Quelle littĂ©rature pour la jeunesse ?, Marie-Claire Martin et Serge Martin, Klincksieck, Paris, 2009, chap. 3, 14 et 15 Mots-clĂ©s morale, fables, La Fontaine, plaisir, enseignement, leçon, place de la morale _____ Serge MartinProfesseur Ă©mĂ©rite de littĂ©rature contemporaine de langue française DILTEC EA 2288 et THALIM UMR 7172, UniversitĂ© Sorbonne Nouvelle Paris 3 Ecrivain sous le nom de Serge RitmanMore Posts - Website Follow Me
RepĂšres sur La Fontaine et le contexte historique des Fables - RĂ©sumĂ©s de textes et des repĂšres dans l'Ɠuvre - ThĂšmes expliquĂ©s et commentaires linĂ©aires des Fables - Le parcours associĂ©, Imagination et pensĂ©e au XVIIe siĂšcle, explicitĂ© - Astuces pour comprendre et rĂ©viser vite et efficacement - Exemples de dissertations Genres littĂ©raires â–ș La fable â–ș vous ĂȘtes iciGenres littĂ©rairesLa fableSommaire PrĂ©sentation Tentative de dĂ©finition Les mots fable, fabulistes, affabulation La fable, entre mensonge et vĂ©ritĂ© La fable, entre divertissement et instruction Origines et Ă©volution Structure et protagonistes Une fable en trois temps Un bestiaire riche et souvent conventionnel PrĂ©sentationLa fable, du latin fabula qui signifie rĂ©cit, fiction », est un petit rĂ©cit Ă  visĂ©e morale et didactique, qui met gĂ©nĂ©ralement en scĂšne des animaux. Forme d’allĂ©gorie, la fable livre une leçon, un enseignement d’autant plus efficace qu’elle est attrayante, qu’elle suscite l’étonnement la symbolique animale ou vĂ©gĂ©tale et parfois humaine permet de rĂ©vĂ©ler l’individualitĂ© de l’homme, ainsi que ses d’apologue, mot issu du grec apologos et qui veut dire rĂ©cit Ă  intention moralisatrice », la fable se distingue cependant de ce dernier par le dĂ©veloppement plus ample de son Ă©lĂ©ment narratif. Jean de La Fontaine, parlait pourtant d’apologue pour ses Fables L’apologue est composĂ© de deux parties, dont on peut appeler l’une le corps, l’autre l’ñme. Le corps est la fable ; l’ñme, la moralitĂ© ». La fable se distingue Ă©galement du conte, plus long, et de la parabole, particuliĂšrement brĂšve, qui ne met pas en scĂšne des personnages.→ À lire Biographie de La Fontaine. – Le de dĂ©finitionLes mots fable, fabulistes, affabulationLe mot fable, issu du latin fabula rĂ©cit, propos », apparaĂźt vers 1155 et prend trĂšs vite le sens de rĂ©cit imaginaire, histoire ». Le caractĂšre mensonger de la fable existe dĂšs son origine en français, tout comme la dĂ©finition petit rĂ©cit moralisant qui met en scĂšne des animaux » v. 1180. Au XVIIe siĂšcle, le mot s’applique Ă©galement Ă  la mythologie de l’AntiquitĂ© paĂŻenne on parle alors de fable des dieux grecs, par exemple. Le terme fabuliste, empruntĂ© Ă  l’espagnol fabulista en 1588, signifie quant Ă  lui conteur de mensonge ». C’est avec Jean de La Fontaine qu’il prend le sens d’ auteur de fable ». Le terme affabulation revĂȘt au XVIIIe siĂšcle le sens latin, qu’il a aujourd’hui perdu, de moralitĂ© d’une fable ».Cependant, si l’on remonte plus en amont, l’étymologie du mot fabula vient de fari, parler », sens qui englobe non seulement l’idĂ©e de l’oralitĂ©, mais aussi de la parole vraie et de la parole mensongĂšre. La parole est en effet bien au centre de la fable J’ai fait parler le loup et l’agneau. / J’ai poussĂ© plus avant les Arbres et les Plantes / Sont devenus chez moi crĂ©atures parlantes », Car tout parle dans l’Univers », dit dans deux de ses Fables Jean de La Fontaine, qui raconte que sa muse traduisait en langue des Dieux » les paroles de tout ce qui vit ici-bas. Le fabuliste La Fontaine se pose ainsi en interprĂšte d’une parole divine, qu’il prĂ©sente comme fable, entre mensonge et vĂ©ritĂ©L’acception du mot fable est diversement interprĂ©tĂ©e par les fabulistes eux-mĂȘmes et par leurs contemporains. Au IVe siĂšcle av. Platon, dans la RĂ©publique, se demande si tout ce que disent les conteurs de fables et les poĂštes [n’est] pas le rĂ©cit d’évĂ©nements passĂ©s, prĂ©sents ou futurs ». Posant ainsi la fable comme source possible de vĂ©ritĂ©, il ajoute Ă©galement que Socrate considĂšre comme sƓurs la poĂ©sie et nos fables ». Quintilien, dans L’Institution oratoire v. 95 apr. distingue pour sa part trois formes de narration la fable, qui n’a rien de commun avec la vĂ©ritĂ© ni pour le fond ni pour la forme, et fait le sujet des tragĂ©dies et des poĂšmes ; l’argument, qui est fictif, mais vraisemblable, et fait le sujet des comĂ©dies ; l’histoire, ou exposition d’un fait ».La fable, entre divertissement et instructionD’aucuns, comme Jean de La Fontaine, affirment le caractĂšre didactique de la fable Je me sers d’animaux pour instruire les hommes », d’autres n’y lisent que divertissement. Quoi qu’il en soit, la parole du fabuliste est bien marquĂ©e dans les fables, le conteur est prĂ©sent, pour attirer l’attention ou pour instruire l’art d’instruire en amusant », explique le chevalier de Jaucourt dans L’EncyclopĂ©die ou Dictionnaire raisonnĂ© des sciences, des arts et des mĂ©tiers. Le fabuliste latin PhĂšdre Ier siĂšcle prĂ©cise en ce sens que ses deux vocations sont de faire rire risum movere» et de donner l’exemple exemplo movere ». Les interventions du fabuliste, son humour, son cynisme, ne sont en effet pas lĂ  vainement. Selon L’EncyclopĂ©die de Diderot et D’Alembert, c’est une instruction dĂ©guisĂ©e sous l’allĂ©gorie d’une action », dont l’invention remonte Ă  celle de l’allĂ©gorie dont la fable est une espĂšce » ; selon le dictionnaire d’Émile LittrĂ©, c’est un petit rĂ©cit qui cache une moralitĂ© sous le voile d’une fiction et dans lequel d’ordinaire les animaux sont les personnages ».Selon Jean de La Fontaine, la fable a le plus souvent pour finalitĂ© de vous persuader ». FĂ©nelon veut quant Ă  lui qu’on en nourrisse l’esprit de l’enfant. Il explique qu’elle doit faire parler les personnages, afin d’éveiller l’imagination des enfants, tout en exerçant leur la trouvent grossiĂšre, d’autres simple et transparente », mais beaucoup s’accordent Ă  parler de naĂŻvetĂ© — dans le sens de naturel, authentique ». En fait, la fable est aussi multiple que ses fabulistes. Jean-François Marmontel dĂ©crit d’ailleurs ainsi les principaux fabulistes dans L’EncyclopĂ©die Ésope raconte simplement, mais en peu de mots ; il semble rĂ©pĂ©ter fidĂšlement ce qu’on lui a dit, PhĂšdre y met plus de dĂ©licatesse et d’élĂ©gance, mais aussi moins de vĂ©ritĂ©. [
] La Fontaine a rĂ©pandu dans le sien tous les trĂ©sors de la PoĂ©sie, et il n’en est que plus naĂŻf ». Parfois en prose comme chez Ésope, parfois en vers comme chez La Fontaine, quelquefois exclusivement animale selon la dĂ©finition d’Aristote, quelquefois mettant en scĂšne animaux, plantes et hommes, tantĂŽt politique, tantĂŽt morale, la fable est un genre protĂ©iforme qui se manifeste donc sous de multiples et Ă©volutionLa fable est un genre commun Ă  toutes les cultures et ses origines se perdent dans l’antiquitĂ© la plus reculĂ©e. Les fables dites indiennes sont popularisĂ©es au VIIe siĂšcle par leur traduction en arabe, et inspireront Ibn’ Al-Muqaffa’ dans le livre de Kalila et Dimna. La tradition les porte Ă  des auteurs lĂ©gendaires dont on connaĂźt Grecs citaient comme le crĂ©ateur de la fable Ésope VIe siecle av. mais on en trouve chez HĂ©siode, dĂšs le VIIIe siĂšcle av. telle la jolie fable L’Épervier et le Rossignol ». Les fables Ă©sopiques, rĂ©digĂ©es en prose, furent mises en vers par Babrius IIIe ou IIe siĂšcle av. Chez les Latins, le fabuliste PhĂšdre est avant tout un moraliste, mais c’est aussi un poĂšte ; le rĂ©cit est Ă©videmment subordonnĂ© Ă  la morale, mais il n’est pas dĂ©charnĂ© comme dans les fables Ă©sopiques. Il est narratif, dialoguĂ©, il a du mouvement et du naturel. Horace n’est pas un spĂ©cialiste de la fable, mais quand il en glisse une dans ses Ă©pĂźtres ou dans ses satires, il en fait un chef-d’ genre fleurit au Moyen Âge. Le fabuliste grec Ésope Ă©tait si populaire Ă  cette Ă©poque qu’on appela Ysopets tous les recueils de fables par exemple celui de Marie de France XIIe siĂšcle et les fabliaux, oĂč la moralitĂ© importe moins que l’observation. De nombreuses fables du monde entier — indiennes celles de Bidpay ou arabes celles de Lokman, XIVe siĂšcle — sont Ă©galement traduites pendant cette la Renaissance, Gilles Corrozet est le premier Ă  produire une traduction libre en vers des Fables d’Ésope Les Fables du trĂšs ancien Ésope, mises en rithme françoise, 1542. Par la suite, d’importants recueils de fables sont publiĂ©s, notamment Les Hecatomythium 1495 et Hecatomythium secundum 1499 du poĂšte italien Laurentius Abstemius Lorentio Astentio en italien et le recueil de Fables de Gabriel FaĂ«rne ou Gabriele Faerno, publiĂ© au XVIe XVIIe siĂšcle conserve la tradition des fabulistes Ésope et PhĂšdre ainsi que celle des des lĂ©gendes de l’Indien Pilpay. Le Suisse Issac Nicholas Nevelet traduit les Fables d’Ésope en latin reprises par Jean Beaudoin dans les Fables d’Ésope phrygien, 1631 tandis qu’un avocat, François Pithou, exhume et fait publier en 1596 par son frĂšre Pierre les Fables de PhĂšdre, oubliĂ©es depuis des siĂšcles. Par ailleurs, sous l’influence jansĂ©niste, le classicisme prĂ©fĂšre considĂ©rer l’apologue dans sa perspective didactique c’est un rĂ©cit qui s’ouvre ou se ferme sur une morale », c’est-Ă -dire une leçon de sagesse. L’apologue est donc un moyen de former le jugement de La Fontaine par Hyacinthe Rigaud, en double tradition s’enrichit du goĂ»t de l’époque pour l’aspect ludique de la fable. Ainsi, une triple influence prĂ©side Ă  la refonte du genre par La Fontaine. C’est lui qui donne Ă  la fable ses lettres de noblesse, Ă©levant le genre Ă  la dignitĂ© de la poĂ©sie. Il transforme le genre — considĂ©rĂ© jusqu’alors comme dĂ©pourvu de dignitĂ© littĂ©raire — et ajoute Ă  son seul rĂŽle didactique une rĂ©elle vocation littĂ©raire. La Fontaine choisit la fable, grĂące Ă  laquelle il entrevoit la possibilitĂ© de pratiquer une poĂ©sie naturelle, spontanĂ©e, pleine d’élĂ©gante simplicitĂ©, propre Ă  plaire au public des salons. DĂšs la publication du premier livre des Fables, une vĂ©ritable mode est lancĂ©e Il n’y a pas d’instruction qui soit plus naturelle et qui touche plus vivement que celle-ci », Ă©crit l’acadĂ©micien Antoine FuretiĂšre en 1671. Le nom de Jean de La Fontaine s’inscrit ainsi au terme d’une longue histoire du genre et ses Fables sont largement inspirĂ©es des fables d’Ésope, de PhĂšdre et de tous leurs hĂ©ritiers ainsi que de celles de Bidpay. Cependant, en le renouvelant de façon magistrale, le fabuliste a permis au genre d’atteindre son imitateurs de Jean de La Fontaine ont Ă©tĂ© lĂ©gion, mais peu d’entre eux ont atteint sa renommĂ©e ni les Fables 1727-1738 de John Gay, ni celles de Gotthold EphraĂŻm Lessing 1759, ni les Fabulas literarias 1782 de TomĂĄs de Iriarte n’atteignent la qualitĂ© littĂ©raire des fables de celui-ci. Seul Ivan AndreĂŻevitch Krylov 1768-1844 fait figure de novateur en brossant dans chacune de ses Fables 1809-1843 un savoureux tableau du peuple russe. Aux XIXe et XXe siĂšcles, Le Livre de la jungle 1894-1895 de Rudyard Kipling, La Ferme des animaux 1945 de George Orwell ou La Fable du monde 1938 de Jules Supervielle cultivent Ă  leur tour l’esprit de la fable. Bien que l’institution scolaire en ait fait, pendant trois siĂšcles, un usage lĂ©gitime, mais rĂ©ducteur, la fable ne cesse de sĂ©duire. Elle s’adresse, en outre, Ă  un lectorat indiffĂ©renciĂ©, mĂȘme si Robert Desnos a composĂ© Trente Chantefables pour les enfants sages 1944.Structure et protagonistesUne fable en trois tempsLa structure traditionnelle de la fable est cependant presque toujours la mĂȘme Ă©nonciation d’une problĂ©matique La raison du plus fort est toujours la meilleure », le Loup et l’Agneau » de Jean de La Fontaine, le rĂ©cit d’une action et enfin une conclusion soit directement ancrĂ©e dans le rĂ©cit avec une apothĂ©ose finale et pertinente Le Loup l’emporte, et puis le mange, / Sans autre forme de procĂšs », op. cit., soit sous forme de moralitĂ© Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages / Tout bourgeois veut bĂątir comme les grands seigneurs,/ Tout petit prince a des ambassadeurs, / Tout marquis veut avoir des pages. », La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le BƓuf » de Jean de La Fontaine.Un bestiaire riche et souvent conventionnelDans la fable occidentale, le bestiaire, assez variĂ©, se compose essentiellement d’animaux stĂ©rĂ©otypĂ©s, et le lien entre ces animaux et les caractĂšres humains reste assez conventionnel. Ainsi, l’animal reprĂ©sentant le plus souvent le pouvoir et la grandeur est le Lion ; pour figurer la cruautĂ©, la fĂ©rocitĂ© et par lĂ  l’autoritarisme, le Loup est reconnu comme la figure idĂ©ale. Le Renard est pour sa part rusĂ© et intelligent, le Chien fidĂšle, l’Âne stupide, l’Agneau doux, la Fourmi besogneuse, etc.🚀 Allez plus loin ! 🚀 → Biographie de Jean de La Fontaine. → Jean de La Fontaine et la fable. → De la rĂ©citation des littĂ©raires Le roman La poĂ©sie Le théùtre 🔮 La fable Origines et Ă©volution Jean de La Fontaine et la fable De la rĂ©citation des fables Autres genres littĂ©rairesArticles connexes Les genres littĂ©raires. De la rĂ©citation des fables. La poĂ©sie repĂšres historiques. Le genre poĂ©tique. Jean de La Fontaine. Jean de La Fontaine et la fables. Le Classicisme. Le rĂ©cit. Le de livresRecherche sur le site Linsistance de La Fontaine sur la « biĂšre » (v7), le « plomb » (v33) montre la rĂ©ification de la personne pour le clergĂ©, qui ne se prĂ©occupe pas de spiritualitĂ© mais se rĂ©vĂšle mercantile. Les pensĂ©es du prĂȘtre mettent en valeur la relation conçue sur l’échange et le profit : « on vous en donnera [des priĂšres] de toutes
Isaure CARRIVE Mardi 18 maiP5Dissertation n°1SUJET Dans l’apologue, le pouvoir des fables », La Fontaine Ă©crit Le monde est vieux, dit-on, je le crois / Cependant il le faut amuser encor comme un enfant ».Pensez-vous que les fables de La Fontaine doivent amuser le lecteur comme un enfant ? Vous rĂ©pondrez Ă  cette question Ă  l’aide de votre Ă©tude sur les Fables, livres VII Ă  classique, Jean de La Fontaine est cĂ©lĂšbre pour ses Fables publiĂ©es entre 1668et 1694. Il se sert rĂ©guliĂšrement de l’imagination afin de les Ă©crire. Il utilise par exemple des animaux en tant que personnages principaux auxquels il arrive des situations allĂ©goriques qui mettent l’accent sur de vrais problĂšmes sociĂ©taux. Cependant, au XVIIe siĂšcle, l’imagination est un sujet de mĂ©sentente entre philosophes et Ă©crivains. Pour La Fontaine, elle permet de faire passer des messages plus forts et peut trĂšs bien s’allier Ă  la pensĂ©e. De surcroĂźt, l’auteur, en utilisant des personnages animaliers symbolisant la cour, peut formuler des reproches au Roi tout en se prĂ©munissant de la censure. Mais l’imagination sert aussi Ă  divertir et Ă  attirer le lecteur. En effet, La Fontaine dĂ©clare Le monde est vieux, dit-on, je le crois / Cependant il le faut amuser encor comme un enfant ».Selon lui, il est important de divertir le lecteur et les fables doivent remplir la fonction de lui plaire. Toutefois, s’agit-il du seul objectif de ses Ă©crits ? Pour rĂ©pondre Ă  cette question, nous verrons comment les Ă©crits de La Fontaine peuvent sĂ©duire le lecteur, ainsi que leur dimension Ă©ducative et enfin la prise de position du fabuliste dans ses – Les Fables doivent plaire au lecteur1 La plupart des rĂ©cits sont mouvementĂ©s avec des retournements de situation ; ainsi le lecteur ne s’ennuie pas. Cela permet de le divertir comme un enfant ».Exemples - L’HuĂźtre et les Plaideurs » F. 9, L. IX dĂ©nouement inattendu lorsque Perrin mange l’huĂźtre pour laquelle se battaient les deux pĂšlerins - Les animaux malades de la peste » F. 1, L. VII revirement de situation car l’animal le moins coupable est celui qui est condamnĂ©2 Le lecteur peut s’amuser Ă  reconnaĂźtre des personnages de la cour Ă  travers les les figures animaliĂšres ou des traits de caractĂšre spĂ©cifiques Ă  certains La Cour du Lion » F. 6, L. VII le lion est la figure royale - Le Corbeau et le Renard » F. 2, L. I le renard symbolise la ruse3 Les Fables sont souvent humoristiques pour plaire au lecteur et le faire Le Gland et la Citrouille » L. IX registre de la farce, un homme remet en question l’Ɠuvre de Dieu mais est vite rattrapĂ© par le sort - Les Femmes et le Secret » L. VIII comique car un homme pond un Ɠuf, ce qui Ă©tait censĂ© ĂȘtre un secret mais qui est connu par 100 personnes
Bonjour Je pense demander Ă  mes Ă©lĂšves de faire un carnet de lecture sur les Fables pour se les approprier. VoilĂ  ce que je pense leur demander : Vous Ă©tablirez un dossier justifiant d’une lecture attentive des Livres VII Ă  XI des Fables de La Fontaine. Vous choisirez une quinzaine de fables qui vous semblent intĂ©ressantes par rapport Ă  la thĂ©matique «
PubliĂ© le 23 juin 2021 Mis Ă  jour le 30 juin 2021 Marianne Les Ă©lĂšves de PondichĂ©ry ont passĂ© le bac de français le 18 juin. Les sujets corrigĂ©s des centres Ă©trangers sont un bon moyen pour rĂ©viser les Ă©preuves du baccalaurĂ©at en conditions rĂ©elles. EntraĂźne-toi pour les Ă©preuves anticipĂ©es de français avec des sujets officiels que nos professeurs certifiĂ©s corrigent ! Bac de français les sujets corrigĂ©s de PondichĂ©ry PondichĂ©ry a Ă©galement passĂ© le bac de français ! Mais quels sujets sont tombĂ©s ? DĂ©couvre les sujets corrigĂ©s du centre d’examen de PondichĂ©ry et entraĂźne-toi pour le commentaire, la dissertation ou la contraction de texte et l’essai ! RĂ©vise ton bac de français avec les sujets corrigĂ©s des centres Ă©trangers afin de savoir Ă  quoi ressemble un sujet officiel ! Si tu le souhaites, tu peux Ă©galement tĂ©lĂ©charger et imprimer les PDF. Sujets corrigĂ©s du bac de français gĂ©nĂ©ral Ă  PondichĂ©ry DĂ©couvre ci-dessous les sujets officiels du bac de français gĂ©nĂ©ral Ă  PondichĂ©ry ainsi que leur correction faite par nos professeurs ! N’oublie pas que suite aux amĂ©nagements du bac, les sujets sont dĂ©doublĂ©s en 2021 deux commentaires de texte et six sujets de dissertation en voie gĂ©nĂ©rale. Lis-les attentivement afin de t’entraĂźner ! Sujets de français Ă  PondichĂ©ry en 2021 Le service de presse de l’Éducation nationale nous a fourni les sujets du bac de français gĂ©nĂ©ral pour que tu puisses t’entraĂźner. Alors, lis-les et entraĂźne-toi avec ! Les Ă©lĂšves de PondichĂ©ry ont pu choisir entre quatre objets d’étude la poĂ©sie, le théùtre, le roman et le rĂ©cit ainsi que la littĂ©rature d’idĂ©e du XVIe siĂšcle au XVIIIe siĂšcle. Les sujets de commentaire de texte Ă  PondichĂ©ry La poĂ©sie du XIXe siĂšcle au XXIe siĂšcleLĂ©opold SĂ©dar Senghor, Lettres d’hivernage, 1972De Tu parles de ton Ăąge, de tes fils de soie blanche. [
] » jusqu’à ChĂšre !
 »Le roman et le rĂ©cit du Moyen Âge au XXIe siĂšcleMarcus Malte, Le Garçon, 2016De Le jour n’est pas encore levĂ© et ce que l’on aperçoit tout d’abord au loin sur la lande est une Ă©trange silhouette Ă  deux tĂȘtes et huit membres dont la moitiĂ© semble inerte. [
] » jusqu’à On n’a pas fini de s’interroger. » sujet bis Tu peux Ă©galement retrouver les textes complets aprĂšs les sujets de dissertation ! Quels sont les sujets de dissertation ? Pour commencer, voici les sujets de dissertation sur l’objet d’études le théùtre du XVIIe siĂšcle au XXI siĂšcle ƒuvre MoliĂšre, Le Malade imaginaireParcours Spectacle et comĂ©dieSujet Selon vous, le spectacle ne sert-il qu’au divertissement dans Le Malade imaginaire ?ƒuvre Marivaux, Les Fausses ConfidencesParcours Théùtre et stratagĂšmeSujet La piĂšce Les Fausses Confidences consacre-t-elle le triomphe des manipulateurs ?ƒuvre Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du mondeParcours Crise personnelle, crise familialeSujet Michel Raskine, Ă  l’occasion de sa mise en scĂšne de la piĂšce de Jean-Luc Lagarce, dĂ©clare La famille nous constitue. On n’y Ă©chappe pas. On y est comme condamnĂ©. » Partagez vous ce point de vue de Michel Raskine concernant Juste la fin du monde ? Enfin, dĂ©couvre les sujets se rattachant Ă  la littĂ©rature d’idĂ©es du XVIe siĂšcle au XVIIIe siĂšcle sujet bis ƒuvre Montaigne, Essais, Des Cannibales », I, 31 ; Des Coches », III, 6Parcours Notre monde vient d’en trouver un autreSujet Selon vous, Montaigne ne parle-t-il que d’un autre monde ?ƒuvre La Fontaine, Fables, livres VII Ă  XIParcours Imagination et pensĂ©e au XVIIe siĂšcleSujet Selon vous, l’imagination est-elle uniquement trompeuse dans les livres VII Ă  XI des Fables de La Fontaine ?ƒuvre Montesquieu, Lettres persanesParcours Le regard Ă©loignĂ©Sujet Dans la lettre 48 des Lettres persanes, Usbek Ă©crit Étranger que j’étais, je n’avais rien de mieux Ă  faire que d’étudier cette foule de gens qui y abordaient sans cesse, et qui me prĂ©sentaient toujours quelque chose de nouveau. » Le regard Ă©loignĂ© n’est-il, selon vous, qu’une Ă©tude de l’autre ? DĂ©couvre ainsi les sujets officiels complets du bac de français 2021 de PondichĂ©ry ! Bac-francais-sujet-voie-generale-Pondichery-2021-1 Nos professeurs certifiĂ©s rĂ©alisent la correction des sujets des Ă©preuves anticipĂ©es de français en voie gĂ©nĂ©rale pour que tu puisses comparer tes rĂ©ponses aux leurs. CorrigĂ© de l’épreuve de français du bac gĂ©nĂ©ral Ă  PondichĂ©ry Nos professeurs certifiĂ©s fournissent un corrigĂ© sous forme de plan dĂ©taillĂ© afin que tu puisses voir les Ă©lĂ©ments clĂ©s des sujets. Chaque plan comporte une analyse, une problĂ©matique et des arguments illustrĂ©s par des exemples ! Lire des sujets officiels corrigĂ©s est aussi synonyme de rĂ©visions. corrige-sujet-francais-bac-general-2021-Pondichery Sujets corrigĂ©s du bac de français en voie technologique Le centre d’examen de PondichĂ©ry possĂšde Ă©galement une voie technologique. Prends connaissance de ces sujets officiels afin de pouvoir t’entraĂźner ! Ainsi, tu trouveras ci-dessous deux commentaires de texte et six contractions de texte chacune suivie d’un essai. Sujets du bac de français technologique Ă  PondichĂ©ry En Inde, les commentaires de texte portent sur le roman et le rĂ©cit et la poĂ©sie, alors que les contractions de texte, elles, abordent la littĂ©rature d’idĂ©es. Ainsi, entraĂźne-toi pour les Ă©preuves anticipĂ©es du bac de français technologique avec le sujet officiel de PondichĂ©ry ! Les commentaires de texte Le roman et le rĂ©cit du Moyen Âge au XXIe siĂšcleLaurent Mauvignier, Dans la foule, I, 4, 2006De [
] Il faut que je les trouve. [
] » jusqu’à me voilĂ  avec l’impression de ne plus rien avoir que le soleil au-dessus de ma tĂȘte. »La poĂ©sie du XIXe siĂšcle au XXIe siĂšcleGaston Miron, L’Homme rapaillĂ©, Je t’écris », 1970De Je t’écris pour te dire que je t’aime [
] » jusqu’à les espaces oubliĂ©s » sujet bis Les textes complets sont aussi disponibles aprĂšs les sujets de contraction de texte ! Quels sont les contractions de texte Ă  PondichĂ©ry ? Voici les contractions de texte, chacune suivie d’un essai, sur le thĂšme de la littĂ©rature d’idĂ©es du XVIe siĂšcle au XVIIIe siĂšcle. Lis-les et entraĂźne-toi ! Pour commencer, dĂ©couvre les Ă©noncĂ©s sur le parcours Imagination et pensĂ©e au XVIIe siĂšcle ƒuvre Jean de La Fontaine, Fables, livres VII Ă  IXTexte Monique Atlan, Roger-Pol Droit, Humain. Une enquĂȘte philosophique sur ces rĂ©volutions qui changent nos vies, 2012Essai Face aux dĂ©fis du monde qui nous entoure, l’imagination nous permet-elle de faire preuve d’ingĂ©niositĂ© ou peut-elle devenir une faiblesse ?ƒuvre Jean de La Fontaine, Fables, livres VII Ă  IXTexte MichĂšle Petit, article issu de la confĂ©rence S’accorder au monde », Sciences humaines, janvier 202Essai Dans quelle mesure la lecture ou l’écoute des Ɠuvres d’imagination nous permet-elle de mieux nous accorder avec le monde dans lequel nous vivons ? sujet bis Ensuite, les contractions de texte appartenant au parcours Notre monde vient d’en trouver un autre ƒuvre Montaigne, Essais, Des Cannibales », I, 31Texte Jennifer Hays, Le tourisme en quĂȘte d’authenticitĂ© », Sciences Humaines, n°327, juillet 2020Essai Le tourisme et plus gĂ©nĂ©ralement notre rencontre avec l’Autre nous permettent-ils de nous dĂ©faire de nos stĂ©rĂ©otypes, ou au contraire nous amĂšnent-ils Ă  les renforcer ?ƒuvre Montaigne, Essais, Des Cannibales », I, 31Texte Michela Marzano, Visages de la peur, 2009Essai Si l’autre est celui qui fait Ă©clater les repĂšres, quelles rĂ©actions sa rencontre peut-elle susciter ? sujet bis Enfin, voici les sujets en rapport avec le parcours Voltaire, esprit des lumiĂšres ƒuvre Voltaire, L’IngĂ©nuTexte Etienne Klein, Le goĂ»t du vrai, RĂ©publique et connaissances », Tracts Gallimard n°17, juillet 2020Essai En quoi la diffusion du savoir et la reconnaissance de sa valeur sont-elles nĂ©cessaires Ă  une sociĂ©tĂ© Ă©clairĂ©e ? ƒuvre Voltaire, L’IngĂ©nuTexte Philippe Raynaud, La Politesse des LumiĂšres, 2013Essai Selon vous, faut-il prĂ©fĂ©rer le naturel Ă  la civilitĂ© ? sujet bis DĂ©couvre les sujets complets du bac de français technologique de PondichĂ©ry ! Bac-francais-sujet-voie-techno-Pondichery-2021 Correction de l’épreuve de français de PondichĂ©ry DĂ©couvre les sujets corrigĂ©s du bac de français de PondichĂ©ry en voie techno ! Nos professeurs certifiĂ©s te donnent un plan dĂ©taillĂ© pour chaque sujet. Ainsi, tu pourras confronter tes rĂ©ponses et cibler les points du programme sur lesquels tu dois continuer de travailler. corrige-sujet-francais-bac-technologique-2021-Pondichery Pour aller plus loin dans tes rĂ©visions, entraĂźne-toi avec les sujets corrigĂ©s du bac de français au Liban. Teste Ă©galement tes connaissances avec nos quiz sur les Ɠuvres au programme et regarde nos vidĂ©os sur la chaĂźne YouTube superBac ! Sur le mĂȘme sujet 07/07/2021 Ă  1500 Bac de français 2021 sujets et corrigĂ©s de Washington Le bac de français est lancĂ© ! Washington ouvre le bal avec l’épreuve Ă©crite de français le 1er juin. Lis et rĂ©vise avec les sujets de l'Ă©preuve de français de Washington et les corrigĂ©s de nos professeurs ! Voir un sujet officiel de bac te permettra de visualiser le dĂ©roulement de l’épreuve ! 07/07/2021 Ă  1503 Bac de français sujets corrigĂ©s 2021 du Liban Le bac de français c’est le 17 juin ! Mets en application tes rĂ©visions fais des sujets officiels ! L’épreuve de français a eu lieu le 8 juin au Liban. Nos professeurs rĂ©digent un corrigĂ© pour chaque sujet afin que tu puisses vĂ©rifier tes acquis et assimiler les Ă©lĂ©ments clĂ©s attendus. 25/06/2021 Ă  1248 Les Ɠuvres du bac de français 2021 Nous avons rassemblĂ© pour toi la liste des Ɠuvres du bac de français, ainsi que de nombreuses fiches et vidĂ©os pour t'aider dans tes rĂ©visions, que tu sois en 1re gĂ©nĂ©rale ou technologique. Ces Ɠuvres sont triĂ©es par objet d'Ă©tude pour t'aider Ă  y voir plus clair dans ton programme de français. En bref voici ton kit de survie pour l'Ă©preuve anticipĂ©e 2021 !
Ladissertation « La matiĂšre premiĂšre de la poĂ©sie est la vie humaine – ses accidents et ses incidents, ses victoires et ses dĂ©sastres –, filtrĂ©e par la mĂ©moire et l’imagination. », Ă©crit Octavio Paz dans la prĂ©face Ă  l’édition du recueil de Claude Roy, A la lisiĂšre du temps. Vous discuterez cette affirmation en vous 403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID UL3rmrOI_1a88x6ze42idut0lVjz6VlO2qvq6XxQrfJXGd9GgvNsFA== LedeuxiĂšme recueil des Fables, suivi d’un parcours littĂ©raire « Imagination et pensĂ©e au XVIIe siĂšcle ». Dans une Ă©dition conforme aux nouveaux programmes de français du lycĂ©e, incluant notamment des prolongements artistiques et culturels et un dossier Nouveau bac. L’ƓuvreLe lion, monarque absolu, met Ă  mort ceux de ses sujets qui n’ont pas la chance Introduction - XVIIĂšme / classicisme - La Fontaine a donnĂ© Ă  la fable, genre jusque lĂ  mineur, ses lettres de noblesse vĂ©ritable genre littĂ©raire, proche des grands genres –théùtre, Ă©popĂ©e, poĂ©sie
 - Cette fable appartient au 1er recueil didactique destinĂ© aux enfants, fables simples, peu dĂ©veloppĂ©es par rapport au 2Ăšme recueil
. - Fable qui prĂ©cĂšde Les deux Taureaux et une Grenouille ». Ressemblances deux personnages identiques face Ă  un personnage tout seul ; une morale appliquĂ©e Ă  la politique française. Fable qui suit L’Oiseau blessĂ© d’une flĂšche » la Belette se prĂ©tend oiseau v. 13. Une fable peu connue. Le XVIIĂšme siĂšcle est marquĂ© par les Ă©crivains de Cour, tels que MoliĂšre, Racine, Corneille et La Fontaine. Auteurs de comĂ©dies, de tragĂ©dies ou tout simplement de fables, ils exerçaient par leurs Ă©crits une forte influence sous la monarchie absolue de Louis XIV. MoliĂšre dresse une piquante satire des petits nobles » dans son Bourgeois Gentilhomme, tandis que La Fontaine plaĂźt Ă  la Cour avec ses deux recueils de Fables, qui tantĂŽt trahissent les intrigues de cour, tantĂŽt offrent au lecteur une vision plus gĂ©nĂ©rale de la vie et lui proposent des conseils qui dĂ©passent les mƓurs de la Cour proprement dite. Dans La Chauve-souris et les deux Belettes », La Fontaine donne une leçon de sagesse » Ă  celui qui vit dans un milieu plein de dangers et de piĂšges. MarquĂ© par la prĂ©dominance du genre théùtral, il fait de cette fable une petite piĂšce de théùtre humoristique qui propose une morale trĂšs conforme aux principes du classicisme. I- Une esthĂ©tique théùtrale trĂšs XVIIĂšme siĂšcle » A. Une petite piĂšce classique, trĂšs symĂ©trique Par bien des aspects, La Chauve-souris et les deux Belettes » s’apparente Ă  une petite piĂšce de théùtre, composĂ©e de deux scĂšnes symĂ©triques. - La structure mĂȘme de la fable, sa composition repose sur deux anecdotes d’égale longueur –environ quinze vers- trĂšs similaires dans leur dĂ©roulement. Dans les deux scĂšnes », la Chauve-souris atterrit chez une belette et, par sa ruse, arrive Ă  se sauver Par cette adroite rĂ©partie, Elle sauva deux fois sa vie ». - Les dialogues, qui occupent la plus grande partie de la fable, concourent Ă  l’impression de symĂ©trie presque parfaite entre les deux scĂšnes –on pourrait dire sketchs » de nos jours. En effet, ils sont trĂšs similaires ainsi, la Chauve-souris s’exclame dans la scĂšne 1 » Je suis oiseau voyez mes ailes. Vive la gent qui fend les airs
 » v. 13-15 Et, dans la scĂšne 2 Je suis souris vivent les rats ! Jupiter confonde les chats
 » v. 26-28 La Fontaine, par ces Ă©chos entre les deux dialogues en parallĂšle, rĂ©pond au goĂ»t classique de la symĂ©trie et de l’équilibre. B. Le souci de la vivacitĂ© et de la variĂ©tĂ© Mais, pour ne pas ennuyer le lecteur par une rĂ©pĂ©tition qui pourrait ĂȘtre lassante, il recourt Ă  de nombreux moyens. - L’abondance de verbes d’action rend le rĂ©cit trĂ©pidant, Ă©vite Ă  l’action de stagner et en accĂ©lĂšre le rythme ; il s’agit, pour la plupart, de verbes de mouvement, employĂ©s au passĂ© simple qui traduit une action rapide et soudaine la Belette accourut », la Chauve-souris donna tĂȘte baissĂ©e »  La Fontaine utilise aussi, pour camper deux situations semblables, une prĂ©sentation diffĂ©rente qui introduit de la variĂ©tĂ©. Ainsi, les circonstances de l’accident dans les deux scĂšnes » ne sont pas rapportĂ©es de la mĂȘme façon Une Chauve-souris donna tĂȘte baissĂ©e Dans un nid de Belette
 » Plus loin, Deux jours aprĂšs, notre Ă©tourdie AveuglĂ©ment va se fourrer Chez une autre Belette
 » Le ton du fabuliste se fait moins objectif il laisse percer, en mĂȘme temps qu’un lĂ©ger reproche, sa sympathie pour sa crĂ©ature –à travers l’adjectif possessif notre », qui en mĂȘme temps implique le lecteur- ; le personnage n’est plus dĂ©signĂ© froidement par sa race animale, mais par son trait de caractĂšre dominant 
 - Les similitudes sont aussi compensĂ©es par des variantes dans la structure des rĂ©pliques. Ainsi, la Chauve-souris, bien qu’elle exprime dans chaque scĂšne des sentiments similaires, varie ses expressions et son style Je suis oiseau voyez mes ailes. Vive la gent qui fend les airs » devient, face Ă  deuxiĂšme belette Qui fait l’oiseau ? C’est le plumage. Je suis souris vivent les rats ! » VariĂ©tĂ© dans le rythme des vers, dans la structure syntaxique, Moi, souris ! Des mĂ©chants vous ont dit ces nouvelles » v. 11 Moi, pour telle passer ? Vous n’y regardez pas
 » v. 21 - Enfin, comme au théùtre, par souci de contracter le temps, La Fontaine varie la façon de rapporter les paroles dans la premiĂšre anecdote, la Belette s’adresse directement Ă  la Chauve-souris Quoi ! vous osez, 
 Ă  mes yeux vous produire
 » ; dans la deuxiĂšme, les rĂ©actions de la Belette sont exprimĂ©es indirectement et son discours ramassĂ© la dame du logis, 
 S’en allait la croquer en qualitĂ© d’oiseau ». - VariĂ©tĂ© aussi dans les personnages mentionnĂ©s belettes, chats oiseaux
 et mĂȘme l’auteur de cet univers » l’on ne s’attendait guĂšre de voir aussi Jupiter » v. 28 en cette affaire
 C. Les ingrĂ©dients » d’une piĂšce de théùtre
 - DĂ©cors, costumes » et didascalies
 La Fontaine mentionne les dĂ©cors et les costumes » nĂ©cessaires Ă  la mise en place –sinon Ă  la mise en scĂšne- de l’anecdote dĂšs le deuxiĂšme vers, il prĂ©cise que l’action se dĂ©roule dans un nid de belette », ce qui sollicite l’imagination du lecteur de façon trĂšs concrĂšte. L’indication de jeux de scĂšne donne Ă  la fable son allure théùtrale de comĂ©die ainsi la Chauve-souris donna tĂȘte baissĂ©e » dans un nid de belette ; plus loin, elle dĂ©clare Je suis oiseau, voyez mes ailes », propos qui suggĂšrent ses gestes qui participent au pouvoir de persuasion de son discours. Ces mots jouent le rĂŽle de didascalies internes qui seraient prĂ©cieuses pour un acteur dĂ©sireux de mettre en scĂšne » la fable. Cependant, l’absence presque totale d’accessoires rend la piĂšce » plus sobre, et par lĂ  plus conforme Ă  l’esthĂ©tique classique, laisse libre cours Ă  l’imagination et en mĂȘme temps met l’accent sur l’action et la psychologie des personnages. - Des allures de tragĂ©die conflit et suspense - Comme toute piĂšce de théùtre, l’action repose sur un affrontement –ici double- c’est un conflit immĂ©morial qui oppose deux engeances, deux races », dont l’une aurait tĂąchĂ© de 
 nuire » Ă  l’autre ; l’une des Belettes est envers les souris de longtemps courroucĂ©e », l’autre est aux oiseaux ennemie ». - On pourrait se croire dans l’univers de la tragĂ©die, dans lequel le personnage principal est par deux fois en danger de sa vie ». Le lecteur est pris par un suspense dans lequel se joue le sort de la pauvrette », qui pourrait bien devenir victime. Il se demande si la Chauve-souris, prise une deuxiĂšme fois, rĂ©ussira Ă  se sauver. » Le fabuliste lui laisse mĂȘme entrevoir la mort tragique de la Chauve-souris la Belette s’en allait la croquer en qualitĂ© d’oiseau » ou accourait pour la dĂ©vorer ». La rĂ©ponse Ă  ces interrogations n’est donnĂ©e que plus tard, aprĂšs un long discours argumentatif dans lequel la briĂšvetĂ© de l’octosyllabe –par opposition Ă  l’alexandrin majestueux- traduit le dĂ©sarroi de la Chauve-souris. - Le vocabulaire lui-mĂȘme est celui, soutenu, de la tragĂ©die - il est question de courroux », d’ outrage », de sauver sa vie »- et les pĂ©riphrases contribuent Ă  ce ton la Chauve-souris parle de l’auteur de cet univers » et de la gent qui fend les airs » pour dĂ©signer le crĂ©ateur d’une part, les oiseaux d’autre part. Se parodiant lui-mĂȘme, La Fontaine mentionne la dame du logis, avec son long museau », qui prĂ©figure la dame au nez pointu » du Chat, la Belette et le Petit Lapin ». II- La bonne humeur d’une comĂ©die A. Le comique de rĂ©pĂ©tition Et pourtant
 malgrĂ© ces ingrĂ©dients » propres Ă  la tragĂ©die, la fable reste une comĂ©die et la bonne humeur, l’humour et la fantaisie de La Fontaine l’emportent. Il s’agit tout d’abord d’un comique de situation. Le fait que la Chauve-souris se laisse attraper » par deux fois par le mĂȘme animal amuse le lecteur. Plus loin, lorsqu’elle est si prompte Ă  renier ses origines, elle fait sourire Moi, souris ! », Moi, pour telle passer ? ». La structure de l’histoire repose sur la rĂ©pĂ©tition, dont on sait qu’elle est source de comique. La symĂ©trie des rĂ©pliques de la Chauve-souris, presque identiques d’une fois sur l’autre Vive la gent qui fend les airs ! », Vivent les rats », mais pour soutenir deux thĂšses diamĂ©tralement opposĂ©es l’une Ă  l’autre, n’en devient que plus comique. B. La parodie de tragĂ©die - Les expressions qu’elle utilise sont plaisantes dans la bouche d’une Chauve-souris comme une parodie de tragĂ©die ; le dĂ©calage entre la nature de l’animal et son parler ampoulĂ©, parfois trĂšs soutenu, amuse le lecteur Jupiter confonde les rats ! » aurait, n’étaient les rats », les accents d’une imprĂ©cation tragique ! - Mais La Fontaine passe sans scrupules du langage soutenu au langage familier Quoi ! vous oser, dit-elle, Ă  mes yeux vous produire
 » s’oppose au verbe familier se fourrer » v. 19. Le verbe croquer » contraste avec l’expression soutenue on lui faisait outrage ». A Jupiter » en dĂ©but de vers font Ă©cho
 les chats » ! C. Des personnages amusants et schĂ©matiques - Comme dans la comĂ©die, les personnages sont amusants parce que schĂ©matiques. L. F. n’esquisse qu’un seul croquis physique, celui d’une des belettes, tournĂ©e en caricature La dame du logis avec son long museau ». - Ces personnages, mi-animaux, mi-hommes, sont en fait plus reprĂ©sentĂ©s par des traits psychologiques grossis qui les caractĂ©risent. 1 Les deux Belettes ne pensent qu’à croquer » ou dĂ©vorer » leur proie, elles n’obĂ©issent qu’à leurs instincts premiers, sans rĂ©flexion. Elles sont toutes deux opposĂ©es Ă  la Chauve-souris et par leur similitude font penser aux deux pĂšres des Fourberies de Scapin. Elles sont l’image des puissants sans scrupules. 2 La Chauve-souris , elle, est Ă©tourdie », mais elle est aussi trĂšs bonne comĂ©dienne, douĂ©e pour le théùtre, belle parleuse ». Ses qualitĂ©s d’avocate qui plaide sa propre cause, sa malice rĂ©vĂšlent son intelligence et son Ă -propos. Le lecteur comprend alors qu’elle reprĂ©sente le courtisan habile et trompeur. III- La philosophie » de La Fontaine Castigat ridendo mores », disait Aristote de la comĂ©die. La fable semble jouer le mĂȘme rĂŽle. Dans cette petite comĂ©die », le lecteur peut discerner d’une part une critique, d’autre part des conseils de vie et une philosophie de la vie propres Ă  La Fontaine. A. Les cibles de la critique, une vision pessimiste de la sociĂ©tĂ© les puissants et les dangers de la vie La fable a d’abord une portĂ©e politique et sociale. - Les allusions aux conflits du XVIĂšme siĂšcle que comporte la morale explicite, clairement sĂ©parĂ©e du rĂ©cit, - L’écharpe », pendant les guerres de Religion, servait de signes de reconnaissance aux diffĂ©rents partis en conflit et la Ligue », dirigĂ©e par les ducs de Guise et de Mayenne, s’opposant violemment Ă  Henri III qu’elle chassa de Paris en 1588- ne sont que des masques pour viser le XVIIĂšme siĂšcle dans lequel vivaient –dangereusement- les courtisans, parmi lesquels La Fontaine mĂȘme. La Fontaine choisit des exemples moins brĂ»lants que ceux de la Fronde, mais personne, en le lisant, ne s’y trompait. - Les deux Belettes, sans foi ni loi, prĂȘtes Ă  croquer » les faibles comme la pauvrette », sont nombreuses Ă  la Cour et font rĂ©gner la loi du plus fort. La Cour est prĂ©sentĂ©e comme le lieu de tous les dangers » que les Ă©tourdis » comme La Fontaine lui-mĂȘme ont du mal Ă  Ă©viter. B. Conseils de vie pour un sage » Dans cette sociĂ©tĂ©, il faut survivre ou plutĂŽt sauver sa vie ». Les puissants obligent ainsi les plus faibles Ă  mentir. Et le sage » ici n’incarne pas dans cette fable la vertu, mais la prudence du faible pris entre les partis. Par des termes affectifs la pauvrette », l’adjectif possessif notre Ă©tourdie » ou Ă  connotation positive le sage », le lecteur comprend que La Fontaine approuve les procĂ©dĂ©s de la Chauve-souris, cette hypocrisie volontaire qui consiste Ă  user du pouvoir de la parole et des adroites reparties » et Ă  savoir changer d’attitude selon les circonstances. Nul hĂ©roĂŻsme ou incitation Ă  la vertu Ă  tout prix ; mieux vaut l’habiletĂ© et la prudence. Et l’on comprend que, derriĂšre le personnage du XVIĂšme siĂšcle auquel le fabuliste donne la parole directement pour clore avec vivacitĂ© sa fable, se profile La Fontaine lui-mĂȘme. Au fond, le fabuliste critique la sociĂ©tĂ© qui empĂȘche le sage » d’exprimer sa propre opinion et le contraint Ă  se conduire hypocritement. C. Une philosophie » classique ? Plus gĂ©nĂ©ralement, la fable, dans la philosophie » de la vie qu’elle suggĂšre comme dans son esthĂ©tique, obĂ©it au principe classique juste milieu, de la prudence et de la modĂ©ration -qui s’appuie sur une analyse somme toute assez pessimiste de la nature humaine-. Sous des aspects plus riants et plus plaisants, la vision du monde de La Fontaine ressemble Ă  celle d’un La Rochefoucauld dans ses Maximes. Conclusion La Chauve-souris et les deux Belettes » fait partie de ces fables qui dessinent une conduite de vie qui permit Ă  La Fontaine de vivre dans son milieu et dans son temps elle allie la vivacitĂ© et l’alacritĂ© qui plaisaient tant aux courtisans et les divertissaient et la profondeur de la pensĂ©e d’un sage ; elle rĂ©pond au goĂ»t de son Ă©poque pour la reprĂ©sentation théùtrale du monde et en mĂȘme temps dĂ©bouche sur une morale » que les comĂ©dies de MoliĂšre vĂ©hiculaient aussi. Il n’est pas Ă©tonnant que des hommes de scĂšne, et mĂȘme encore tout rĂ©cemment comme Robert Wilson Ă  la ComĂ©die Française en 2005, aient puisĂ© dans des fables comme celle-ci la matiĂšre Ă  un spectacle qui divertit encore enfants et adultes. PrĂ©cisions complĂ©mentaires Le contexte historique C’est une nouvelle fois Esope qui procurera l’argument permettant Ă  La Fontaine d’écrire cette fable. Mais celui-ci en fera une peinture des mƓurs politique hĂ©sitantes de l’époque. Nous sommes en effet tout proches de la Fronde dirigĂ©e contre Mazarin 1648-1653. Pourtant, La Fontaine ne parlera pas de la Fronde mais de la Ligue 1576-1594. Explication sur les termes du texte TĂȘte baissĂ©e ? Bien sĂ»r, puisque les chauve-souris dorment la tĂȘte en bas ! Sans fiction Sans mensonge. Ma profession Le terme La gent L’espĂšce. Aux oiseaus ennemie Ennemie des oiseaux. Qui fait l'oiseau? Qu’est-ce qui fait l’oiseau ? Je suis souris, Vivent les rats! Confusion frĂ©quente chez La Fontaine qui ne distingue pas les souris des rats. Jupiter confonde les chats! Puisse Jupiter confondre les chats ! Changeants Toujours cet accord du participe prĂ©sent qui, s’il nous dĂ©concerte maintenant, Ă©tait normal Ă  l’époque. Changer d’écharpe correspond Ă  notre tourner la veste », c'est-Ă -dire changer d’avis ou de camp. A l’époque, on se servait d’écharpes, portĂ©es en bandouliĂšre. Leur couleur indiquait le camp auquel on appartenait les partisans de la Ligue portaient une Ă©charpe verte, ceux du roi une Ă©charpe blanche. On dit , faire la figue Ă  quelqu’un, pour se moquer de lui » FuretiĂšre. Il s’agit d’une expression populaire d’origine italienne qui s’accompagnait d’un geste douteux reprĂ©sentant le sexe fĂ©minin. G6YBe3. 118 208 292 239 269 315 434 195 249

dissertation sur les fables de la fontaine imagination et pensée